En pleine pandémie de coronavirus, le gel hydroalcoolique s’est imposé comme un moyen de protection essentiel. Le lavage des mains avec un gel, lorsque l’utilisation d’eau et de savon est impossible, fait partie des gestes barrières. À condition que le produit utilisé soit efficace ! Une bonne manière de le savoir consiste à identifier la norme européenne EN 14476 sur le flacon, preuve que le gel a une activité « biocide ». Qu’est-ce que la norme EN 14476 ? Est-ce la seule façon de jauger l’efficacité d’un gel hydroalcoolique ?
L’importance du choix du gel hydroalcoolique
Face à la pénurie de gel hydroalcoolique qu’a connue la France au commencement de la pandémie, de nombreux petits fabricants se sont lancés dans la production de gels « maison ». Malheureusement, ces produits ne remplissent pas toujours leur part de contrat, les processus de fabrication n’étant pas conformes aux obligations imposées par l’Union européenne en matière de test.
De fait, l’appellation « gel hydroalcoolique » peut s’appliquer indifféremment aux produits « biocides » (désinfectants) et aux solutions cosmétiques inefficaces contre les virus. D’où l’utilité de la norme EN 14476 permettant de choisir des désinfectants et gels hydroalcooliques capables de prévenir la propagation de la Covid-19 en désinfectant les mains par simple friction. Reste à comprendre ce qu’est exactement cette norme.
La norme EN 14476
Il s’agit d’une norme européenne d’efficacité antimicrobienne. Mentionnée sur un flacon de gel hydroalcoolique, la norme EN 14476 indique que le produit est capable de tuer les virus. On parle d’une activité virucide. Cela signifie que la substance est en mesure de réduire la quantité de particules virales infectieuses dans des conditions définies.
La finalité de la norme européenne EN 14476 est d’évaluer l’activité virucide des produits testés avant leur mise sur le marché. Elle spécifie une méthodologie d’essai, ainsi que des prescriptions minimales, pour toute préparation homogène et physiquement
stable destinée à être utilisée comme désinfectant ou comme antiseptique (voir à ce sujet la fiche descriptive de l’Afnor). Elle s’applique à tous les produits utilisés dans le domaine médical.
La norme EN 14476 n’est pas isolée : il en existe d’autres. En 2009, l’Agence nationale de sécurité du médicament a détaillé celles qui doivent être inscrites sur les flacons de gel hydroalcoolique. La norme EN 1275 indique l’activité fongicide du produit, tandis que la norme EN 1040 témoigne de son activité bactéricide. Néanmoins, l’ANSM recommande de privilégier les produits portant la mention « EN 14476 ». En fait un produit qui tue les virus est également efficace contre les champignons et les bactéries.
Savoir reconnaître l’efficacité d’un gel hydroalcoolique (en cas d’absence d’EN 14476)
Il est possible de tomber sur un flacon de gel hydroalcoolique qui ne porte pas la mention « norme EN 14476 ». Tout au plus est-il écrit « nettoyant », « désinfectant » ou « antibactérien ». Dans ce cas de figure, comment évaluer l’efficacité d’un produit contre le coronavirus ? Voici ce que vous devez savoir :
- Les produits « nettoyants » sont seulement cosmétiques et inefficaces pour lutter contre les virus. Les solutions « antibactériennes », elles, permettent d’éliminer les bactéries, mais pas les virus. Seuls les produits « désinfectants » sont biocides : ils sont donc à privilégier.
- En l’absence d’indication de la norme EN 14476, on peut se fier au volume d’alcool contenu dans le flacon. La concentration optimale est comprise entre 60 et 70 % d’éthanol et, dans l’idéal, le produit doit être dénué de parfum et de colorant. Le flacon peut également préciser que le gel tue les virus « en 30 secondes ». Enfin, au-delà de 75 % d’alcool, le produit peut engendrer des éruptions cutanées et n’est donc pas conseillé pour se laver les mains, mais reste utilisable pour désinfecter les surfaces.
En cas d’absence de mention « EN 14476 », il est donc essentiel d’identifier les signes d’efficacité d’un gel hydroalcoolique. On ne badine pas avec la santé !